L’Alcoran d’André du Ryer face au Koran de Sale : un siècle de joutes de traduction

Le 11 mai 2023

Résumé de la communication effectuée lors du colloque Qu’est-ce que le Qur’ān européen ? Définitions, descriptions, représentations (XIIe-XIXe s.) à l’université de Nantes (11-12 mai 2023)
Ahmed Mahdi

Le Qur’ān, ouvrage sacré par excellence des musulmans car considéré comme verbe de Dieu, peine à gagner un titre stable dans les langues vernaculaires européennes du XVIIe et du XVIIIe siècles. L’Alcoran semble avoir pris du terrain, en français comme en anglais, notamment grâce à la traduction d’André du Ryer publiée en 1647, un des pionniers en la matière, traduction immédiatement reprise en anglais et publiée en 1649 sous cette même forme. Mais cet alcoran n’est pas au goût de George Sale qui, dans sa traduction anglaise de 1734, affichera sans détour sa désapprobation dès la page de titre, remplaçant L’Alcoran de Mahomet par le Koran.

Ce qui nous intéresse alors dans cette étude, c’est la stratégie adoptée par George Sale pour imposer son appellation du livre sacré de l’islam, Koran, que l’on retrouvera encore près d’un siècle plus tard, en français cette fois-ci, dans la traduction de Kazimirski proposée en 1840. Quel objectif vise-t-il en proposant un titre différent de ce qui est « communément » accepté ?

Ainsi, les outils de l’analyse critique du discours devront nous permettre une analyse fine de la page de titre du Coran de Sale, à l’aide des notes de l’auteur-traducteur et de son « Discours préliminaire », afin de dégager la force de sa proposition, ainsi que le sens que George Sale souhaite donner à son Koran.

Mots-clés : alcoran, Koran, Coran, titre, André du Ryer, George Sale, analyse critique

Bibliographie sélective

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